dimanche 26 mars 2017

Escapade sur la Côte-de-Beaupré




Escapade sur la Côte-de-Beaupré


Située à l’Est de la ville de Québec, entre fleuve et montagnes, la Côte-de-Beaupré est une destination offrant un bon compromis entre nature et culture. La région, qui représentait jadis le grenier de Québec par son passé agricole, fut d’abord créée en 1636 pour y installer les premiers colons puis offert au Séminaire de Québec par Monseigneur de Laval, premier évêque de Québec. De nos jours, on sillonne la Route de la Nouvelle-France qui longe le fleuve pour découvrir tous les attraits de l’endroit. On oublie trop souvent cette région au profit de sa voisine, Charlevoix, en ne faisant qu’y passer pour poursuivre notre trajet plus à l’Est. Pourtant, comme vous le constaterez ici, la Côte-de-Beaupré regorge d’endroits intéressants. On y retrouve d’ailleurs deux de mes coups de cœur de l’année dernière, l’un touristique et l’autre gastronomique!

Les battures de la Côte-de-Beaupré où se regroupent des milliers d'oies blanches chaque printemps

La Côte-de-Beaupré est une destination prisée des sportifs en hiver, vu la présence du Mont Sainte-Anne qui est aussi un incontournable des adeptes de plein air tout au long de l’année. Mais le printemps est aussi une saison idéale pour y faire une escapade puisque vous pourrez y admirer le majestueux spectacle des grandes oies blanches en migration sur les rives du St-Laurent. Et croyez-moi, il s’agit toujours d’un spectacle impressionnant!

Le mont Sainte-Anne au printemps

«Le printemps est aussi une saison idéale pour y faire une escapade puisque vous pourrez y admirer le majestueux spectacle des grandes oies blanches en migration sur les rives du St-Laurent.»



CHUTE MONTMORENCY


Une visite de la région débute par un arrêt à la Chute Montmorency. Haute de 83 mètres, elle dépasse de près de 30 mètres les chutes du Niagara. Vous pouvez la découvrir à pied ou en prenant le téléphérique pour monter à son sommet, soit jusqu’au Manoir Montmorency. Le point du vue sur le fleuve à cet endroit, vous l’aurez deviné, est magnifique. Les plus téméraires voudront assurément tenter l’expérience des parcours de la Via Ferrata.

La chute Montmorency vue de l'Ile d'Orléans

ÎLE D’ORLÉANS

Avant de poursuivre, j’aime bien faire un petit détour sur l’Île d’Orléans. Au bout de l’île, à Ste-Pétronille, en plus d’avoir une superbe vue sur Québec, vous pouvez y découvrir les succulentes godilles de homard de l’Auberge La Goéliche. À Ste-Famille, faites des provisions du délicieux fromage le Paillasson (le plus vieux fromage d’Amérique!) à la Fromagerie de l’Isle d’Orléans. Ce fromage est d’ailleurs ma découverte gourmande «coup de cœur» dont je parlais au tout début. L’agrotourisme est roi partout sur l’île et peu importe l’endroit où vous vous arrêterez, vous y trouverez facilement votre lieu de prédilection pour y casser la croûte. Vous savez ? Ce petit vignoble ou cette boulangerie artisanale découverte par hasard en balade et où on reviendra assurément ??!!



En faisant le tour de l'île, comme le chantait Félix, on  accède à de superbes points de vue!


 CANYON SAINTE-ANNE

Pour les plus sportifs, je propose un arrêt au parc du Canyon Sainte-Anne. Les sentiers qui traversent les deux rives de la rivière Sainte-Anne-du-Nord mènent à la chute du canyon en passant par des ponts suspendus et des points de vue spectaculaires.


SAINTE-ANNE-DE-BEAUPRÉ


Les amateurs d’histoire ou d’arts, quant à eux, découvriront les splendeurs architecturales de la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré. Sanctuaire dédié à Sainte-Anne, mère de la Vierge Marie, il accueille des milliers de pèlerins chaque année depuis 1876. L’intérieur est décoré de peintures, vitraux, mosaïques, sculptures sur bois et sur pierre. De véritables œuvres d’art représentant l’importance de la foi catholique pour le peuple québécois dans son passé pas si lointain. En me plongeant dans cette atmosphère propice au recueillement, j’ai ressenti une véritable paix intérieure entourée de toutes ces merveilles artistiques. La visite extérieure du site est aussi intéressante. On y retrouve, entre autres, la chapelle commémorative (édifiée en 1878 et ayant récupéré certaines pièces de l’ancienne église de 1788 alors construite plus près du fleuve) et les stations du Chemin de Croix sculptées dans la fonte. Et à défaut de vous rendre à Rome pour vénérer la Scala Santa (l’Escalier Saint), souvenir de la Passion du Christ, Ste-Anne-de-Beaupré possède sa propre reproduction érigée ici en 1891.

Se dressant fièrement sur le bord de la route, vous ne pourrez rater la basilique!





CAP-TOURMENTE

Enfin, selon moi, le clou de votre escapade demeurera sans aucun doute votre longue balade à la Réserve nationale de faune de Cap-Tourmente. Oui, oui, il s’agit bel et bien de mon autre coup de cœur touristique de 2016! Le lieu par excellence, renommé à travers le monde, pour l’observation des oies blanches mais aussi de multiples oiseaux et animaux. La Réserve nationale de faune de Cap-Tourmente est, en effet, un parc reconnu pour cette activité. Près de 20 km de sentiers pédestres parfaitement aménagés qui traversent marais, plaines et forêts jusqu’aux rives du St-Laurent pour vous offrir de magnifiques paysages. N’oubliez pas le pique-nique en famille, un incontournable par journée ensoleillée dans le parc! La réserve est aussi un haut-lieu de l’Histoire du Québec. En effet, elle fut l’une des premières exploitations agricoles de la Nouvelle-France établie par nul autre que Samuel de Champlain mais aussi l’endroit où étaient situées les fermes du Séminaire de Québec qui subirent les invasions britanniques. Certains bâtiments y sont toujours érigés.



Des sentiers facilement accessibles pour tous dans un superbe environnement

La réserve aménage des nichoirs et des mangeoires pour mieux observer les espèces présentes

Ouvrez l'oeil! Vous pourriez y croiser divers compagnons de route

Le Cap Tourmente offre aux photographes amateurs de magnifiques prises de vue


La petite ferme de Cap-Tourmente toujours debout après toutes ces années

«Le lieu par excellence, renommé à travers le monde, pour l’observation des oies blanches mais aussi de multiples oiseaux et animaux.»



Je ne vous ai proposé ici que quelques-uns des attraits de la Côte-de-Beaupré. Tout le long de la Route de la Nouvelle-France, au gré de vos envies, vous pourrez aussi profiter de divers endroits qui vous charmeront. Que ce soit un atelier d’art, une pâtisserie invitante ou simplement un décor remarquable, la Côte-de-Beaupré saura plaire aux amateurs de culture, de nature ou aux gourmands en vous! Je devrai d’ailleurs y retourner pour mieux découvrir tous ses autres trésors connus ou méconnus.


D'autres escapades au Québec??? Suivez les liens ci-dessous pour plus de suggestions!

- KWE! Escapade à Wendake

- Sur la route des oies blanches





samedi 11 mars 2017

Kwe!


Kwe!

Immersion chez les Hurons-Wendat – récit d’un séjour en territoire amérindien



Peuple de cultivateurs et de chasseurs, les amérindiens de la nation huronne-wendat furent d'abord une confédération d’origine iroquoienne mais ayant été chassés par les Iroquois vers 1650 puis assimilés en grande partie par d’autres nations tout en conservant leurs particularités distinctes. Pendant plusieurs siècles par la suite, bien avant l'arrivée des Français, ils se battront contre les Iroquois dans la région. Au Canada, on retrouve leurs descendants à la réserve de Wendake (fondée en 1697), près de la ville de Québec où, depuis quelques années, ils mettent tout en œuvre pour proposer aux touristes de partout une offre culturelle des plus intéressantes au cœur de la Nouvelle-France.




«Ils mettent tout en œuvre pour proposer aux touristes de partout une offre culturelle des plus intéressantes au cœur de la Nouvelle-France. »



Au début du mois, j’y ai fait un court séjour où j’ai pu vivre une immersion passionnante dans cette culture autochtone. Que vous recherchiez une expérience nature, historique ou gastronomique, Wendake saura vous plaire. Voici donc le récit de mon passage en territoire amérindien. Önenh!

L'hôtel-musée des Premières Nations

Les aménagements au jardin de l'hôtel-musée des Premières Nations sont superbes même en hiver!

Önenh!




Ce que vous remarquerez dès votre arrivée, c’est la beauté des lieux. L’architecture particulière de l’hôtel-musée des premières nations, bordé par la rivière St-Charles, est en effet magnifique. Ensuite, vous ne pourrez que constater la gentillesse et l’hospitalité de ce peuple. Tous sont prêts à répondre à vos moindres désirs ou à vos interrogations. L’intérieur est aussi superbe. Le grand salon, qui offre une vue plongeante sur la rivière, semble propice à la détente. Se prélasser sur leurs terrasses en été doit être très agréable! Les grandes chambres, toutes parées de fourrures, marient authenticité et modernité. Et à 15h00, tous les jours au lobby, c’est l’heure du thé du labrador. Et j’ai bien aimé ce moment!







L'heure du thé

Comme son nom l’indique, l’hôtel comprend aussi un musée dédié à l’histoire et à la culture huronne-wendat. Ici, vous découvrirez la mémoire et le savoir-faire amérindiens. En 1534, c’est leur célèbre Grand Chef Donnacona qui accueillit Jacques Cartier à son arrivée et le guida vers son village de Stadaconé où fut fondée la ville de Québec. Au musée, c’est toute la vie de cette époque qui se déroule devant nos yeux. Les techniques de chasse, de pêche et d’agriculture, leurs outils, leurs armes, leurs vêtements et les objets de la routine quotidienne y sont présentés. Vous serez surpris d’apprendre que leur coiffe n’a rien à voir avec celles du cinéma, imposantes et ornées de plumes multicolores ou que les vêtements d’apparat de l’époque ressemblaient curieusement aux habits militaires classiques.






«Ici, vous découvrirez la mémoire et le savoir-faire amérindiens.»



Comme la plupart des nations huronnes, les wendat habitaient les «maisons longues» fabriquées de billots de bois et recouvertes d’écorce. Ces maisons regroupaient tous les membres d’un même clan pouvant atteindre jusqu’à 70 mètres de longueur et contenir ainsi jusqu’à 50 personnes réchauffées par les feux qu’on y maintenait constamment allumés. Avec la visite guidée du musée, on entre au sein de l’une de ces maisons reconstituées sur place. Ici aussi, j’ai été surprise de constater que ce n’était pas du tout comme je me l’étais imaginé et la grandeur des lieux m’a réellement impressionnée! Vous pouvez même y passer la nuit ou assister à des soirées de «mythes et légendes» autour du feu. On a l’impression de retourner 600 ans en arrière à écouter l’ancien du village nous raconter l’histoire du Grand Esprit ou de la création du monde par la grande tortue...

L'entrée de la maison longue

Les hautes palissades défensives du village

Lorsque l'expression "tirez-vous une bûche" prend tout son sens!


Petits et grands seront charmés!

«Ici aussi, j’ai été surprise de constater que ce n’était pas du tout comme je me l’étais imaginé et la grandeur des lieux m’a réellement impressionnée!»



Se promener dans les rues du vieux Wendake est aussi une expérience en soit. Au milieu du 18e siècle, la population autochtone délaissent les maisons longues pour s’établir dans la modernité (tout en conservant leurs traditions intrinsèques) et des traces de cette nouvelle époque est visible partout. Entre autres, il est possible de visiter la maison de Nicolas Vincent Tsawenhohi, chef de guerre et Grand Chef, pour découvrir les secrets du territoire ancestral. À voir aussi : la jolie chapelle de la mission Notre-Dame-de-Lorette, construite en 1730, où se trouve un sanctuaire consacré à Sainte Kateri Tekakwita, première femme autochtone canonisée par le Vatican.


La maison Tsawenhohi

Notre-Dame-de-Lorette




Juste en face de l’église, un détour s’impose pour admirer la chute Kabir-Kouba, sa falaise et ses vestiges archéologiques datant de l’installation des premiers colons qui ont bâti des moulins à papier le long de la rivière Akiawenrahk (nom huron donné à la rivière St-Charles). À partir d’ici, la promenade dans les sentiers du parc linéaire de la rivière est très agréable et vous mènera vers de magnifiques points de vue. En été, à quelques mètres de l’hôtel, il est possible de sillonner la piste cyclable qui traverse la ville appelée le «corridor des cheminots».





L’hôtel offre aussi un grand choix d’activités pour tous les goûts, allant de l’initiation à la trappe ou de l’atelier d’artisanat jusqu’au tour d’hélico au-dessus du territoire en passant par le moment de détente dans leurs spas.


Pour s’imprégner encore plus de cette surprenante culture, à quelques coins de rues de l’hôtel, rendez vous au site traditionnel huron Onhoüa Chetek8e. Ici, en plus d’une deuxième maison longue, vous plongerez dans une expérience interactive en entrant dans la hutte de sudation où les anciens se purifiaient le corps et l’esprit, en visitant la hutte du chaman où médecine et spiritualité étaient intimement liées ou en prenant place dans un rabaska traditionnel ayant servi à parcourir le fleuve et les rivières du territoire.





«Vous plongerez dans une expérience interactive en entrant dans la hutte de sudation où les anciens se purifiaient le corps et l’esprit, en visitant la hutte du chaman où médecine et spiritualité étaient intimement liées ou en prenant place dans un rabaska traditionnel ayant servi à parcourir le fleuve et les rivières du territoire.»




Ceux qui me connaissent bien, se demandent à ce moment-ci: « Et le volet gastronomique dans tout ça? » Ne vous inquiétez pas, je le gardais pour le dessert! Croyez-moi et c’est sans doute ce qui m’a le plus réjouie lors de ce séjour : les tables de Wendake sont terriblement délicieuses! Partout, les chefs conjuguent à merveille cuisine traditionnelle et modernité. Et on y met toujours en valeur les produits de leur terroir : gibier, poisson, courge, maïs, céréales, légumineuses, érable.


D’abord, il y a le restaurant La Traite situé à l’hôtel des Premières Nations. Dans un décor moderne et épuré et suite à un accueil des plus cordial, on vous sert d’entrée de jeu la banique, ce pain sans levain mais goûteux, à la base de l’alimentation des premiers colons. Suivront des plats aussi beaux que bons! Les cuissons sont parfaites et chaque aliment est travaillé à la perfection. En été, vous pourrez savourer votre repas sur la belle terrasse adjacente à la rivière alors qu’en hiver, vous pourrez prolonger la soirée au bar de glace qui y est aménagé. Enfin, on me souffle à l’oreille que les brunchs du dimanche sont carrément décadents!



La fondue au fromage et sa salade de quinoa et kale

Saucisse de sanglier aux bleuets

Trio de desserts qui met à l'honneur la cerise de terre

Ensuite, il y a le restaurant Sagamité à quelques pas du belvédère de la chute. Ici, dans une ambiance feutrée et élégante, on propose aux plus gourmands une véritable expérience sensorielle. Je sais déjà, en parcourant le menu, que je devrai y revenir puisque tout me semble alléchant! Mais pour cette première visite je me dois d’essayer la spécialité de la maison, la fameuse Potence (ou Yatista qui veut dire feu), un plat de différentes viandes de gibier flambées à votre table. Un spectacle en soit! Vous pourrez goûter au wapiti, au cerf ou au bison. Mention spéciale à la sagamité, cette soupe traditionnelle au cœur de l’alimentation amérindienne composée de viandes de gibier, de fèves rouges, de maïs et de courge. C’est un pur délice!



Feuilleté de gibier, sa sauce et son ketchup bien relevé

Le spectacle de la Potence!

Wendake, par ses habitants, sa culture et sa gastronomie, fut une très belle découverte. Faites-en votre prochaine destination sans hésiter, vous reviendrez impressionnés par la qualité de l’offre touristique originale qui y est proposée, je vous le promets!


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